Au cours du 20e siècle, une nouvelle génération d’amateurs et autodidactes, souvent appelés « artisans créatifs » ou « artistes artisans », a émergé. Ces derniers ont repris la tradition des rocailleurs pour créer des décors uniques et personnalisés autour de leurs habitations. Ainsi, ils ont transformé cet art en une forme d’expression populaire, accessible à tous et incarnant une approche plus intime et individuelle du décor.
Le facteur Ferdinand Cheval est l’exemple le plus emblématique de ce phénomène, avec la construction de son Palais Idéal, un projet qu’il a mené de manière autonome, en ramassant les pierres et matériaux nécessaires à sa conception. Ce lieu, une œuvre unique façonnée de son imagination, devient un symbole du potentiel créatif des amateurs et de la légitimité de l’art populaire en dehors des conventions.
Ce mouvement a permis de démocratiser l’accès à l’art, transformant les maisons et jardins des créateurs en véritables espaces d’expression personnelle. Ces rocailleurs ont non seulement réinventé l’art de la rocaille, mais ont aussi adapté cette tradition au contexte social et culturel du XXe siècle, où l’individualisme et la recherche de sens étaient de plus en plus valorisés. Ils ont ainsi redéfini l’art décoratif en le rendant plus accessible et en en faisant un vecteur de créativité au quotidien.