Le dictionnaire Larousse définit le terme rusticage comme le traitement rustique d’un ouvrage de maçonnerie. Le mot « rustique » fait référence à un style inspiré de la campagne ou des provinces. Dans le domaine du rocailleur, le rusticage ou « Art rustique » désigne l’imitation du bois, un savoir-faire et un style qui, bien que quelque peu oubliés, connaissent un renouveau après avoir été longtemps considérés comme dépassés ou kitsch.
Cette technique a connu un grand succès au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, notamment grâce aux progrès réalisés dans l’utilisation du ciment armé. Elle a permis aux maçons de l’époque de décorer divers ouvrages tels que kiosques, balustrades, bancs, ponts, escaliers, garde-corps et rampes, en imitant des branches ou des troncs d’arbres modelés dans le mortier frais pour obtenir un effet « rustique ».
Le rusticage fut utilisé pour la première fois à grande échelle dans le parc parisien des Buttes-Chaumont, créé sous Napoléon III. L’esthétique de cette technique rencontra un tel succès qu’elle se diffusa dans de nombreux jardins publics, notamment dans les parcs Montsouris et Monceau à Paris, ainsi que dans d’autres parcs à travers la France. On retrouve également cette technique dans les extérieurs des villas balnéaires et les jardins privés des maisons bourgeoises de l’époque.