Depuis l’Antiquité romaine, la technique dite de la « rocaille » ou « rocaillage » se définit d’abord par une structure maçonnée qui donne l’impression d’une d’amoncellement de pierres ou de blocs de roche. Les villas romaines sont principalement ornées de grottes et rochers artificiels, des matériaux insolites et naturels comme les coquillages ou les cubes de verre sont intégrés aux constructions. 

Laissée de côté durant le Moyen Âge, la technique de la rocaille fut remise en lumière à la Renaissance grâce à  la volonté des architectes paysagistes de cette époque qui s’attachèrent à leur tour, à imiter la nature en créant artificiellement des montagnes, des grottes ou des falaises.

En effet, avant l’invention du béton armé, il était d’usage, (lorsque les moyens techniques, financiers et humains le permettaient) de casser, de transporter et de reconstituer la roche en la scellant avec un ciment ou en l’empilant pour créer des montagnes artificielles, des grottes ou bien des cascades là où l’on souhaitait agrémenter le décor. Prenons l’exemple d’Eugène Combaz qui fut chargé en 1855 de la construction de la grande cascade de Longchamp. On dit qu’il ne fallut pas moins de 200 m3 de blocs de grès amenés de Fontainebleau qui furent artistiquement empilés pour arriver au bon rendu. Une débauche d’énergie et de moyen pour l’époque !

En 1867, grâce aux prouesses techniques que permettaient l’utilisation du ciment « Portland », on put découvrir à l’ouverture du parc des Buttes Chaumont, un décor fabuleux composé de rochers, grottes, faux-bois et autres rocailles qui furent toutes réalisées avec du ciment sur armatures métalliques. Le procédé était alors parfaitement maîtrisé ! On commanda par la suite à Combaz les grottes et barrages du bois de Vincennes, la cascade de Charenton et encore les aquariums et rochers de l’Exposition universelle de 1878.

NB : Ne pas confondre avec le style rocaille, ou régence ou bien encore rococo qui fut un style décoratif à la mode sous Louis XV.

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