Dès son ouverture en 1898, le « Pavillon Lafontaine » est rapidement devenu une destination prisée des amateurs de guinguettes à Robinson (Hauts-de-Seine). Sa structure singulière, avec ses piliers et ses balustrades en ciment sculpté imitant des branches d’arbres, reflétait l’engouement de l’époque pour une nature réinventée et accessible en périphérie des grandes villes. Ce style architectural rustique, caractéristique des guinguettes de la région, contribuait à créer un décor dépaysant et romantique, idéal pour les bals, repas champêtres et autres réjouissances populaires.
L’attrait pour ce lieu se mêlait à la légende de Robinson, inspirée du roman Robinson Crusoé de Daniel Defoe, qui avait donné son nom au quartier. Les guinguettes locales cherchaient à recréer cette ambiance exotique et rustique, où l’on pouvait s’évader du quotidien.
Après la Seconde Guerre mondiale, le contexte social et économique change. La mode des guinguettes décline face à l’urbanisation et à l’émergence de nouvelles formes de loisirs. Dans ce contexte, le « Pavillon Lafontaine » cesse son activité festive. En 1950, il est vendu au comité d’entreprise des usines Renault, qui l’utilise comme lieu de rassemblement pour ses employés. Plus tard, le site est transformé en habitations privées, signant la fin d’une époque.
Une anecdote intéressante : le « Pavillon Lafontaine » faisait partie d’un circuit de guinguettes surnommées les « arbres de Robinson » pour leurs terrasses perchées dans de faux troncs ou branchages. Ces structures, parfois accessibles via des escaliers en spirale, offraient une expérience unique aux visiteurs, les plongeant dans un décor féérique qui suscite encore aujourd’hui nostalgie et fascination.